LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE
DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE
ET DE L’AQUACULTURE (LPSDPA)
2016 – 2023
Août 2016


MINISTÈRE DE LA PÊCHE ET DE L’ÉCONOMIE MARITIME
RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL
Un Peuple – Un But – Une Foi


Liste des sigles et abréviations 5
Résumé 7
Introduction 9
1 . Contexte du secteur 11
2 . Analyse de la situation du secteur 13
2.1. Bilan de la mise en œuvre de la politique sectorielle passée 13
2.2. Diagnostic actualisé du secteur 14
2.2.1. Principales contraintes au développement du secteur 14
2.2.2. Évolution de la contribution socioéconomique du secteur 18
2.2.3. Menaces, opportunités et forces du secteur 19
2.3. Enjeux et défis majeurs de la lettre de politique sectorielle
de développement de la pêche et de l’aquaculture 20
3 . Cadre stratégique de développement du secteur 21
3.1. Vision de développement du secteur 21
3.2. Mission 21
3.3. Valeurs et principes directeurs 21
3.4. Objectifs et stratégies de développement du secteur 21
3.4.1. Objectifs de développement du secteur 21
3.4.2. Stratégies de développement du secteur 22
4 . Conditions nécessaires de mise en œuvre de la politique sectorielle 27
4-1. Au niveau juridique 27
4-2. Au niveau institutionnel 27
5 . Pilotage et suivi – évaluation 29
5.1. Cadre de pilotage 29
5.1.1 Modalités de mise en oeuvre 29
5.1.2 Calendrier de mise en oeuvre 29
5.2. Cadre de suivi et évaluation 30
5.2.1 Au niveau politique 30
5.2.2 Au niveau opérationnel 30
5.3. Financement de la lettre de politique sectorielle de développement 31
6 . Risques liés à l’exécution de la lettre de politique sectorielle
de développement 33
7 . ANNEXE : Plan d’actions stratégique de la lettre de politique
sectorielle de developpement de la peche et de l’aquaculture 35


SOMMAIRE
liste des sigles et abréviations
AGOA : African Growth Opportunities Act (Loi sur la Croissance et les Opportunités
de Développement en Afrique)
ANA : Agence Nationale de l’Aquaculture
ANAT : Agence Nationale pour l’Aménagement du Territoire
APD : Aide Publique au Développement
APIX : Agence nationale pour la Promotion de l’Investissement
et des Grands Travaux
AMP : Aire marine Protégée
BAD : Banque africaine de Développement
BCI : Budget Consolidé d’Investissement
CCSE : Comité conjoint de suivi et d’Evaluation
CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CEP : Cellule d’Etudes et de Planification
CEPIA : Caisse d’Encouragement à la Pêche et aux Industries Annexes
CIE : Comité interministériel d’évaluation
CLPA : Conseil Local de Pêche artisanale
CLP : Comité Local de pêcheurs
CMA : Conditions Minimales d’Accès
CNCPM : Conseil National Consultatif des Pêches Maritimes
CNFTPA : Centre national de Formation des Techniciens des pêches et de l’Aquaculture
COMHAFAT : Conférence Ministérielle sur la Coopération Halieutique entre
les Etats Africains Riverains de l’Océan Atlantique
CRI : Cellule de Redéploiement Industriel
CRODT : Centre de Recherches Océanographiques de Dakar Thiaroye
CRSE : Comités régionaux de suivi & évaluation
CSRP : Commission Sous Régionale des Pêches
CSSE : Comité sectoriel de suivi & évaluation
DPM : Direction des Pêches maritimes
DAGE : Direction de l’Administration générale et de l’Equipement
DGEFM : Direction de Gestion et d’Exploitation des Fonds marins
DITP : Direction des Industries de Transformation de la Pêche
DPC : Direction de la Pêche continentale
DPPD : Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses
DPSP : Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’Alimentation
GAIPES : Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche au Sénégal
Pêche INN : Pêche Illégale, Illicite, Non Réglementée et Non Déclarée
IUPA : Institut Universitaire de Pêche et de l’Aquaculture
ITA : Institut de Technologie Alimentaire
JICA : Agence Japonaise de Coopération Internationale
Kg : Kilogramme
Km : Kilomètre


liste des sigles et abréviations
LPS/PA : Lettre de Politique Sectorielle des Pêches et de l’Aquaculture
LPSDPA : Lettre de Politique Sectorielle de Développement de la Pêche
et de l’Aquaculture
MAE : Ministère des Affaires Etrangères
MEPF : Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan
MPEM : Ministère de la Pêche et de l’Economie maritime
MEDD : Ministère de l’environnement et du Développement Durable
NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OP : Organisation Professionnelle
ORP : Organisation régionale de Pêche
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PSE : Plan Sénégal Emergent
PAS : Plan d’actions Stratégique
PTA : Plan de Travail Annuel
PTF : Partenaires Techniques et Financiers
SAED : Société nationale d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delt
a du Fleuve Sénégal et des Vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé
SCA : Stratégie de Croissance Accélérée
SCS : Système de Suivi contrôle et Surveillance
SODAGRI : Société de Développement Agricole et Industriel du Sénégal
SIRN : Société des Infrastructures de Réparation Navale
SRPS : Services Régionaux des Pêches et de la Surveillance
TCP : Technical Cooperation Program
TJB : Taux de Jauge Brut
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Economique et Monétaire des Etats Ouest africain
USAID : United States International Development Aid
ZPP : Zone de Pêche Protégée
ZEE : Zone Economique Exclusive

résumé
Au Sénégal, le secteur de la pêche a toujours occupé une importante place dans les
politiques et stratégies de développement économique et social, par sa contribution
significative à la sécurité alimentaire, à l’emploi, et à la génération de devises grâce aux
exportations.
La dynamique de l’exploitation des ressources halieutiques a conduit à un surinvestissement
et une surexploitation de la plupart des ressources halieutiques d’intérêt commercial.
Cette évolution s’est traduite à la longue par une forte détérioration de la rente halieutique
du Sénégal.
C’est dans ce contexte que la Lettre de Politique Sectorielle des Pêches et de l’Aquaculture
(LPS/PA) qui a été définie et mise en œuvre sur la période 2008 – 2013, s’est fixée pour
objectif prioritaire, de régénérer la rente halieutique et de promouvoir le développement
de l’aquaculture. Ainsi, des réformes majeures visant à gérer durablement les ressources
halieutiques, à restaurer les écosystèmes côtiers et continentaux et accroître la valeur ajoutée
des produits de la pêche ont été planifiées. Un programme ambitieux de développement
de l’aquaculture fondé sur des objectifs quantitatifs de production a aussi été élaboré, en
même temps que des mesures de soutien à cette activité.
Le bilan de l’exécution de la LPS/PA révèle au final un très faible niveau d’engagement
des actions inscrites dans son plan d’actions. Plusieurs activités et réformes nécessaires
pour poser les bases d’une gestion responsable et durable des ressources halieutiques
sont restées non réalisées. Quant à l’aquaculture, elle reste encore à l’état embryonnaire
malgré les importantes ressources financières mobilisées par l’Etat et les partenaires
financiers. Par ailleurs, il apparaît à l’heure du bilan d’exécution de la LPS/PA que non
seulement la plupart des contraintes identifiées n’ont pas été résolues mais aussi certaines
parmi elles ont eu tendance à s’exacerber faute d’avoir été solutionnées. De nouvelles
contraintes ont également fait leur apparition.
En définitive, les objectifs de la LPS/PA, visant notamment à remettre le secteur de la
pêche en situation de créer durablement de la richesse n’ont pas été globalement atteints
et restent pour la plupart d’actualité.
La nouvelle Lettre de Politique Sectorielle de Développement de la Pêche et de l’Aquaculture
(LPSDPA) qui couvre la période 2016 – 2023 s’attachera à remettre en route le train de
réformes inscrit dans la LPS/PA sur la base des enseignements du bilan diagnostic et des
nouveaux défis posés actuellement au développement du secteur. Elle identifie dans ce
cadre les conditions nécessaires à la bonne mise en œuvre des réformes et à l’exécution
des programmes d’actions prioritaires.
Elle devra permettre à terme au secteur de contribuer au renforcement de la sécurité
alimentaire, à la croissance économique et au développement local conformément aux
orientations de la stratégie nationale de développement économique et social, le Plan
Sénégal Emergent.
La LPSDPA sera exécutée à travers les trois programmes sectoriels suivants :
i . Programme « Gestion durable des ressources halieutiques et restauration
des habitats »,
ii . Programme « Développement de l’aquaculture »,
iii . Programme « Valorisation de la production halieutique ».
Le premier programme vise à inscrire définitivement la gestion de la pêche maritime et
continentale dans la durabilité. Le second programme, instrument de diversification de
résumé
8 .LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ET DE L’AQUACULTURE (LPSDPA)
l’offre interne de poisson créera les bases d’un développement accéléré de l’aquaculture
au Sénégal. Le troisième programme vise une meilleure valorisation des produits
halieutiques par le développement des chaînes de valeur à la fois sur les segments
industriel et artisanal.
La LPSDPA se caractérise aussi par l’élaboration d’un cadre de suivi et d’évaluation
permettant aux acteurs centraux et régionaux de suivre périodiquement la mise en
œuvre de la politique sectorielle, d’analyser les résultats obtenus et d’engager des
correctives au moment opportun.
9.introduction
Le développement de la pêche et de l’aquaculture a représenté une priorité dans les
politiques et stratégies nationales de développement économique et social du Sénégal.
Conscient des potentialités halieutiques de la Zone Economique Exclusive (ZEE) sénégalaise
et de l’effet d’entrainement du développement de la pêche et de l’aquaculture sur les
autres secteurs de l’économie, les politiques et stratégies nationales de développement
ont toujours accordé une place prioritaire à ce secteur. Le Plan Sénégal Emergent (PSE)
qui structure la politique économique et sociale actuelle du gouvernement considère
ainsi le secteur de la pêche et de l’aquaculture comme un des piliers de l’économie
devant contribuer à « la transformation de la structure de l’économie dans le sens de
soutenir une dynamique de croissance forte et durable».
La Lettre de Politique Sectorielle de Développement de la Pêche et de l’Aquaculture
(LPSDPA) s’inscrit dans cette vision du PSE et définit les priorités d’actions du
gouvernement dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture, en tenant compte des
acquis et des faiblesses de la Lettre de Politique Sectorielle de la Pêche et de l’Aquaculture
(LPS/PA) de 2008, mis en évidence à l’occasion du bilan participatif dressé par l’ensemble
des acteurs du secteur. Ce bilan a aussi permis aux acteurs d’élaborer un consensus
sur les objectifs et les orientations de la LPSDPA.
Cette LPSDPA, élaborée de façon participative constituera le socle et le cadre de
référence des interventions sectorielles de l’Etat et des partenaires au développement
sur la période allant de 2016 à 2023. Elle se concentre sur un choix limité d’objectifs
spécifiques traduisant la volonté de resserrer l’action du gouvernement autour des
objectifs fondamentaux de la politique des pêches et de l’aquaculture. Parallèlement,
sont définies des actions à engager ou des moyens pour atteindre les objectifs visés.
La LPSDPA insiste sur la nécessité absolue de restaurer au préalable les capacités
et l’autorité de l’administration des pêches avant d’engager les actions et mesures
de réformes de la gestion du secteur. Elle préconise en outre le renforcement des
prérogatives et des responsabilités des professionnels du secteur en matière de gestion
et de régulation de l’accès aux ressources halieutiques.
Le premier chapitre traite du contexte international et national actuel de la gestion
des ressources halieutiques. Le deuxième chapitre présente une analyse détaillée de la
situation actuelle du secteur et met en exergue le bilan de la politique sectorielle passée.
Le troisième chapitre porte sur la mission, les valeurs et les principes directeurs de la
politique sectorielle ainsi que le cadre stratégique de développement du secteur. Les
axes stratégiques ainsi que les lignes d’actions prioritaires retenues sont précisés dans
le troisième chapitre. Les conditions nécessaires ou pré requis de la politique sectorielle
sont posés dans le quatrième chapitre.
Enfin, les modalités de mise en œuvre de la politique sectorielle ainsi que les hypothèses
et risques sont respectivement déclinés dans le sixième chapitre.


10. introduction

11. Contexte du secteur

1 . contexte du secteur
La LPSDPA s’inscrit dans un contexte à la fois international et national qui imprime
sa marque sur les objectifs et les orientations sectorielles.
Au plan international, la gestion des pêches s’est enrichi de nouveaux paradigmes et
instruments promus par la FAO, en particulier l’approche écosystémique des pêches,
les Directives de la pêche artisanale visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale
dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté. La LPSDPA
s’approprie les principes directeurs et les recommandations de ces Directives, notamment :
i . La reconnaissance du rôle primordial des femmes dans la pêche artisanale
et la nécessité d’un traitement préférentiel afin de parvenir à une situation
de revenus équitables ;
ii . La reconnaissance du fait que les communautés d’artisans pêcheurs
doivent bénéficier de la sécurité de jouissance de droits fonciers sur les
ressources sur lesquelles reposent essentiellement leur bien-être, leurs
moyens d’existence et leur développement durable ;
iii . La nécessité pour l’Etat de veiller à ce que la promotion du commerce
international du poisson et de la production destinée à l’exportation ne porte
pas préjudice à la satisfaction des besoins nutritionnels des populations ;
iv . La nécessité pour l’Etat d’élaborer des politiques et des plans pour faire
face au changement climatique dans le secteur de la pêche.
La Politique nationale des pêches et de l’Aquaculture est aussi en cohérence avec les
Politiques et Directives en vigueur au plan sous régional et régional, à travers les
organisations régionales de pêche et les organisations d’intégration économiques. Elle
s’inspire du Cadre Politique et la Stratégie de Réforme de la pêche et de l’aquaculture
élaborés par l’Union Africaine et le NEPAD, notamment en ce qui concerne l’importance
accordée à la bonne gouvernance et la priorité donnée à la pêche artisanale. Au niveau de
l’UEMOA, la Directive n°03/2014/CM/UEMOA instituant un régime commun de Suivi,
de Contrôle et de Surveillance des pêches au sein de l’UEMOA et la Directive n°04/2014/
CM/UEMOA portant régime commun de gestion durable des ressources halieutiques
dans les États membres de l’UEMOA doivent être transposées dans la législation des
États en 2016. Ces Directives, contraignantes pour les Etats, imposent en particulier
une réglementation de l’accès aux pêcheries artisanales. La Commission sous régionale
des pêches (CSRP) dont le Sénégal est membre a aussi adopté une Convention relative
à la détermination des conditions minimales d’accès et d’exploitation des ressources
halieutiques à l’intérieur des zones sous juridictions maritimes des Etats membres en
2012 (CMA révisé).
Le contexte international se caractérise aussi par l’accentuation de la lutte contre la pêche
INN qui se traduit par des réglementations de plus en plus contraignantes imposant
aux pays exportateurs de fournir une traçabilité des captures pour pouvoir accéder à
des marchés rémunérateurs, à l’instar du marché de l’UE. Ces contraintes s’ajoutent à
celles déjà existantes portant sur les normes sanitaires.
Au plan national, le PSE constitue le cadre de référence des interventions du Gouvernement,
des partenaires au développement et de la société civile et du secteur privé dans les
différents secteurs d’activités sur la période 2014 – 2035. Au titre de l’axe 1 du PSE, les
activités de la pêche et d’aquaculture ont vocation à contribuer à « la transformation
de la structure de l’économie dans le sens de soutenir une dynamique de croissance
forte et durable ». Le développement sectoriel formulé par le PSE répond aussi à une
triple aspiration :
contexte du secteur


12. LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ET DE L’AQUACULTURE (LPSDPA)
i . Renforcer la sécurité alimentaire du Sénégal et rééquilibrer une balance
commerciale dégradée par les importations de produits alimentaires;
ii . Développer des filières intégrées compétitives, à haute valeur ajoutée ;
iii . Préserver les équilibres socio-économiques et dynamiser l’économie rurale.
L’opérationnalisation de la LPSDPA tient aussi compte du nouveau cadre de planification
et de budgétisation adopté par le Gouvernement, à savoir le Document de Programmation
Pluriannuelle des Dépenses (DPPD).


13. Analyse de la situation du secteur
2 . analyse de la situation du secteur
2.1. bilan de la mise en œuvre
de la politique sectorielle passée
La LPS/PA avait pour but de permettre au secteur de contribuer durablement aux objectifs
économiques et sociaux qui lui sont assignés par les politiques macroéconomiques,
notamment le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté II (DSRP II) et la
Stratégie de Croissance Accélérée (SCA), à travers les objectifs suivants :

  • Objectif 1 : Gestion durable et restauration des ressources halieutiques et de
    leurs habitats ;
  • Objectif 2 : Satisfaction de la demande nationale ;
  • Objectif 3 : la valorisation optimale des ressources ;
  • Objectif 4 : la qualification des professionnels du secteur ;
  • Objectif 5 : le financement des activités.
    Pour l’atteinte de ces objectifs, des politiques et mesures d’accompagnement ont été
    définies autour des axes suivants :
  • Le renforcement des capacités de l’administration ;
  • L’amélioration du dispositif institutionnel ;
  • La révision du cadre juridique des pêches et de l’aquaculture ;
  • Le renforcement des capacités des organisations professionnelles ;
  • Le renforcement de la coopération.
    Le bilan de la LPS/PA rend compte de l’état de mise en œuvre des activités prévues
    pour la mise en œuvre des objectifs spécifiques poursuivis sur la période 2008-2013. Les
    enseignements et conclusions qui en ressortent sont le très faible niveau d’engagement
    des actions inscrites dans son plan d’actions détaillées.
    D’une part, le niveau d’exécution des actions programmées n’atteint pas la masse critique
    nécessaire pour obtenir des résultats tangibles dans les différents axes stratégiques.
    D’autre part, nombreuses sont :
  • Les activités et réformes nécessaires pour poser les bases d’une gestion durable
    des ressources halieutiques qui sont restées non réalisées;
  • Les actions envisagées à l’effet d’augmenter l’impact de la pêche et de l’Aquaculture
    sur la satisfaction de la demande nationale qui ont été partiellement exécutées;
  • Les domaines d’actions allant dans le sens de la promotion de la valorisation
    des produits halieutiques qui sont très faiblement engagés;
  • Des activités qui sont réalisées mais qui n’ont pas permis d’atteindre les résultats
    escomptés.
    Globalement, la mise en œuvre de la LPS/PA n’a pas permis d’atteindre les objectifs qu’elle
    s’était fixée. L’ambition qui lui était donnée en 2007, consistant à accélérer les réformes
    permettant à la pêche et à l’aquaculture d’atteindre les objectifs macroéconomiques
    et sociaux figurant dans les stratégies nationales de développement (DSRP, SCA) ne
    s’est pas réalisée.
    Plusieurs raisons sont susceptibles d’expliquer cette situation et il convient de bien les
    cerner pour éviter de reproduire le même résultat lors de la planification future. On
    peut en citer quelques-unes : analyse de la situation du secteur.

    14. LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ET DE L’AQUACULTURE (LPSDPA)
  • Le portage insuffisant de la LPS/PA par l’Autorité alors que c’est un document
    qui l’engage ;
  • Un faible niveau d’appropriation de la Lettre de Politique Sectorielle et son
    manque de vulgarisation ;
  • Les faiblesses du dispositif interne de planification ; notamment le suivi de sa
    mise en œuvre ;
  • Les fortes résistances au changement et à la réforme notées auprès de certains
    acteurs clefs du secteur ;
  • La faiblesse des capacités des acteurs qui se traduit souvent par des lenteurs
    dans la mise en œuvre des réformes, un faible niveau d’exécution des actions
    programmées et une capacité d’absorption des ressources financières allouées
    faible.
    2.2. diagnostic actualisé du secteur
    2.2.1. principales contraintes au développement
    du secteur
    2.2.1.1. contraintes liées à l’exploitation des ressources halieutiques et de ses
    impacts sur l’environnement marin
    Cette série de contraintes a mis l’accent sur :
    i . L’existence de fortes capacités de prélèvement entraînant une surexploitation
    et une dégradation des principaux stocks démersaux côtiers;
    ii . Le régime d’accès insuffisamment contrôlé de la pêche artisanale ayant
    pour conséquence une expansion non maîtrisée du parc piroguier.
    Il ressort des données statistiques officielles que les capacités de pêche artisanales ont
    régulièrement augmentées entre 2008 et 2013. A cela s’ajoute des signes manifestes
    d’accroissement des capacités de capture, tels que l’augmentation de la taille des
    embarcations de senne tournante, l’usage de filets surdimensionnés, qui sont des
    paramètres pesant sur les capacités de pêche.
    Les autorisations de pêche accordées aux chalutiers pélagiques étrangers en 2011 et
    2012, disposant de très fortes capacités de pêche, ont aussi contribué à l’accroissement
    des capacités de prélèvement sur des stocks pélagiques côtiers alors que les évaluations
    scientifiques avaient clairement établi leur état de surexploitation.
    L’effet des surcapacités de pêche ne se limite plus à la surexploitation des stocks
    démersaux côtiers en réponse à leur valeur commerciale élevée. L’évolution du soussecteur de la pêche, ces 5 dernières années, montre un accroissement des capacités
    de pêche sur les stocks de pélagiques côtiers à cause de la forte demande de poissons
    pélagiques côtiers (congelé ou transformé) pour servir des marchés africains et asiatiques
    à des prix rémunérateurs.
    Cette situation se traduit par une prolifération, dans les principaux sites de la pêche
    artisanale, d’unités de congélation, d’unités de production de farine et d’unités de
    transformation de produits salés séchés, à capitaux étrangers de même que l’explosion
    des activités dans certains sites de transformation artisanale comme Joal et Kafountine,
    spécialisés dans les exportations de produits transformés vers la sous-région.
    2.2.1.2. contraintes liées au système de gestion des ressources halieutiques
    L’agenda de réformes du système de gestion des ressources halieutiques défini dans la
    Analyse de la situation du secteur

    15. LPS/PA a été très faiblement exécuté et dès lors, ce système reste pour l’essentiel soumis
    aux mêmes contraintes identifiées, notamment :
  • Une administration des pêches qui manque de capacités humaines et non
    configurée institutionnellement pour conduire une politique d’aménagement
    des pêches ;
  • Une recherche halieutique en situation de faible capacité pour répondre efficacement
    aux sollicitations des structures en charge de la gestion du secteur ;
  • Une stratégie de suivi, contrôle et surveillance des pêches en inadaptée pour
    accompagner de façon efficace le système d’aménagement des pêches.
    Les contraintes liées au système de gestion des ressources halieutiques se posent avec plus
    d’acuité à l’heure actuelle, car la raréfaction et le vieillisssement des ressources humaines
    dans toutes les composantes du système de gestion ajoute une nouvelle dimension à la
    faiblesse des institutions et leur empêche d’exécuter correctement leurs missions.
    2.2.1.3. contraintes liées à l’exercice de la pêche artisanale et de ses activités
    connexes
    Ces contraintes sont pour l’essentiel d’actualité en raison de la faiblesse des résultats des
    actions engagées. Elles portent principalement sur :
    i . L’inadaptation et l’insuffisance des infrastructures de base dans les centres
    de pêche;
    ii . Le problème de la mise aux normes de l’amont de la filière;
    iii . La mauvaise hygiène des sites de transformation des produits artisanaux;
    iv . L’inexistence de cadres réglementaires et le déficit de contrôle pour
    l’encadrement de l’exercice des métiers connexes à la pêche artisanale,
    v . La propension encore faible des pêcheurs artisans à l’application de mesures
    de sécurité en mer.
    Faute d’avoir été solutionnées, ces contraintes ont engendré de nouveaux problèmes
    auxquels la gestion du secteur doit faire face. Il s’agit principalemet de :
  • L’insuffisance du contrôle et de la régulation des activités de mareyage et de
    transformation artisanale. Ce phénomène s’accompagne de pratiques d’exportations
    non contrôlées de produits halieutiques frais et transformés dans la sous-région.
    Ces exportations ne sont pas retracées dans les statistiques officielles d’exportation,
    d’où la méconnaissance actuelle d’une partie importante des flux physiques et
    financiers y relatifs;
  • La non viabilité des schémas de gestion des infrastructures de pêche : La réalisation
    des infrastructures d’appui à la production (quais de pêche, complexes frigorifiques,
    etc.) a constitué une avancée dans l’amélioration des conditions d’exercice de la
    pêche artisanale ; mais elle pose de nouveaux défis concernant leur gestion et
    leur maintenance car les schémas de gestion de ces infrastructures mis en place
    ne sont pas viables.
    2.2.1.4. contraintes spécifiques au secteur industriel
    Les contraintes spécifiques au sous-secteur de la pêche industrielle se sont aggravées
    depuis 2007 ; faisant surgir de nouveaux problèmes. Elles portent principalement sur la
    persistance du caractère surdimensionné des unités de transformation à terre exacerbant
    la contrainte de l’approvisionnement des entreprises des pêches en matière première.
    La LPS/PA préconisait la restructuration des industries à terre de la pêche et leur

    16. LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ET DE L’AQUACULTURE (LPSDPA)
    régulation, pour traiter du problème de la surcapacité à terre et du maintien artificiel
    d’entreprises en faillites. Paradoxalement il est observé une augmentation de 34% du
    nombre de ces industries entre 2010 et 2014. Ce surinvestissement dans le segment
    industriel a suscité une augmentation des surcapacités de pêche industrielle et artisanale
    ainsi que d’une pression de pêche élevée sur les ressources exploitées.
    Cela se traduit par une augmentation de l’effort de pêche dans plusieurs pêcheries
    (pêcheries de cymbium, du poulpe, de la ceinture, etc.).
    Les unités industrielles en cause sont constituées principalement d’unités de fabrication
    de farines de poisson et de congélation de poissons pélagiques côtiers notamment la
    sardinelle et la ceinture et sont tournées vers l’exportation. Leur implantation physique
    dans les principaux sites de débarquement de la pêche artisanale (Kayar, Saint Louis,
    Mbour et Joal), les place en situation de compétition avec les acteurs traditionnels que
    sont les mareyeurs et les femmes transformatrices pour l’achat de la matière première.
    Une amplification du phénomène se traduira nécessairement par une diminution des
    apports sur le marché intérieur et des pertes d’emplois massives dans les filières de
    la transformation artisanale principalement occupées par les femmes. La dynamique
    qu’il porte est en contradiction avec la vocation traditionnelle des pêcheries concernées
    de contribuer à l’approvisionnement du marché intérieur.
    2.2.1.5. contraintes propres à la pêche continentale
    Peu d’actions ont été engagées pour lever les contraintes identifiées par la LPS/PA et
    en conséquence, le diagnostic reste en vigueur pour l’essentiel. Les contraintes propres
    à ce sous-secteur portent principalement sur :
  • Obsolescence de la réglementation nationale en vigueur ;
  • Baisse notoire de la production halieutique liée l’ensablement des cours et
    plans d’eau, aux mauvaises pratiques de pêche et à la modification des régimes
    hydrologiques des principaux cours d’eau (constructions de barrages et
    aménagements hydro-agricoles) ;
  • Insuffisance de la formation et faiblesse organisationnelle des acteurs ;
  • Manque d’intérêt des institutions de crédit pour le sous-secteur et difficultés
    d’accès au crédit pour les pêcheurs;
  • Inexistence d’un système de contrôle et de régulation dans les activités de pêche,
    facteur d’accélération de la surexploitation des plans et cours d’eau intérieures.
    2.2.1.6. contraintes liées à la pratique de l’aquaculture
    Après plusieurs années de la politique aquacole le bilan que l’on peut dresser devrait
    permettre un meilleur ciblage des contraintes du développement de l’aquaculture, et
    parmi elles on notera ici :
  • L’absence d’un cadre juridique et incitatif pour le développement de l’Aquaculture :
    L’absence de cadre législatif et réglementaire des activités aquacoles (Code de
    l’aquaculture) et d’un système d’incitations spécifiques au développement du
    secteur de l’aquaculture (domaines aquacoles aménagés à l’exemple des zones
    franches industrielles, bonification des taux d’intérêt pour les opérateurs privés,
    soutien à la production locale d’aliments de qualité à partir d’intrants locaux,
    appui au montage de projets privés, mise à disposition des opérateurs privés
    d’un système d’information performant, etc.) freinent le développement de
    l’initiative privé dans ce sous-secteur.
  • Le manque de financements adaptés au développement aquacole : Une des
    Analyse de la situation du secteur plus grandes entraves à la rentabilité financière de la pisciculture au Sénégal est sans nul doute le prix élevé des aménagements. A titre d’exemple, les coûts
    d’aménagement (gros œuvre) d’un hectare dans la vallée du fleuve Sénégal
    sont supérieurs à 8 millions de F CFA. Le développement de cette activité
    nouvelle au niveau du Sénégal nécessite la mise en place de ligne de crédit pour
    l’accompagnement des promoteurs.
  • Le problème de la coordination des interventions dans le sous-secteur :
    L’éclatement des structures administratives en charge de la mise en œuvre
    des projets et programmes publics de développement de l’aquaculture entre
    plusieurs départements ministériels et l’absence d’une instance de coordination
    opérationnelle des interventions publiques dans le sous-secteur ont constitué
    un frein au développement de ce sous-secteur.
  • L’inorganisation de la filière aquacole : Le sous-secteur manque de professionnels
    organisés capables de mener des études leur permettant de mieux maitriser
    les paramètres du sous-secteur et de défendre les intérêts des acteurs privés et
    communautaires qui interviennent dans l’aquaculture.
    2.2.1.7. contraintes institutionnelles du secteur
    L’absence de mise en œuvre des réformes institutionnelles programmées est un des
    enseignements majeurs du bilan de mise en œuvre de la LPS/PA. La conséquence est
    que, la contrainte institutionnelle est de plus en plus forte et hypothèque la réalisation
    des objectifs sectoriels. Elle se manifeste notamment par :
  • Un organigramme du Département qui ne reflète pas la priorité donnée à
    l’aménagement des pêches (absence d’une direction dédiée). De surcroit, la
    création de Directions techniques nouvelles n’a pas été suivie d’une dotation
    correcte de ces directions en moyens humains et matériels. Le résultat est que
    ces directions ne disposent pas de moyens adéquats et d’une masse critique de
    ressources humaines pour assurer efficacement leur mission d’orientation, de
    réglementation, de surveillance et d’assistance technique au secteur.
  • La faiblesse du cadre institutionnel de pilotage et de coordination des interventions
    publiques dans le secteur (Etat, PTF, ONG, etc.) ;
  • Des institutions privées inadaptées pour la gestion de la pêche avec une
    représentation professionnelle de plus en plus faible ;
    Cette situation constitue aujourd’hui un sérieux obstacle dans la mise en œuvre des
    politiques de régulation, de suivi et de modernisation des filières définies par le
    Département (permis, immatriculation, suivi statistique, surveillance des pêches etc.).
    2.2.1.8. contraintes liées aux effets du changement climatiques
    Le changement climatique est apparu ces dernières années comme un facteur susceptible
    d’avoir des impacts sensibles sur les activités de pêche et les écosystèmes marins
    et limnologique. L’on s’attend ainsi à des conséquences notables sur l’abondance et
    la distribution de poisson, en particulier les petits pélagiques. D’autres effets du
    changement climatique ont été identifiés, notamment l’érosion côtière et la salinité
    des eaux estuarienne et continentale, entrainant une dégradation visible des habitats.
    Ce facteur nouveau s’ajoute aux contraintes auxquelles le secteur devra faire face pour
    juguler les effets négatifs sur la productivité des eaux, les habitats marins et continentaux
    et l’offre de produits halieutiques.
    18
    LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ET DE L’AQUACULTURE (LPSDPA)
    2.2.2. évolution de la contribution socioéconomique
    du secteur
    2.2.2.1. contribution de la pêche au pib national
    Entre 2009 et 2013, la contribution de la pêche à la richesse nationale est quasi stationnaire,
    oscillant entre 1,7% et 1,8% du PIB. Il convient de noter toutefois que cette contribution
    concerne seulement l’activité d’exploitation des ressources halieutiques et n’intègre
    pas les activités post capture, notamment le mareyage, la transformation artisanale
    et industrielle, de même que la pêche continentale. Malgré tout, la pêche ne parvient
    pas encore à jouer le rôle de moteur de croissance qui lui avait été assigné dans les
    différentes stratégies nationales de développement du pays.
    Cet objectif de création de richesses qui est au cœur de la politique sectorielle dépendra
    de la mise en œuvre de réformes permettant l’extraction de la rente halieutique et des
    réformes qui en définitive n’ont pas obtenu le succès escompté (régulation de l’accès
    notamment).
    2.2.2.2. contribution de la pêche au budget de l’etat
    Outre la TVA et divers impôts, la pêche contribue au budget de l’Etat principalement
    par la vente de droits de pêche aux exploitants nationaux (licence de pêche industrielle
    et permis de pêche artisanale) et les contreparties financières issues des autorisations
    de pêche accordées aux étrangers.
    Entre 2009 et 2013, cette contribution est en baisse et passe de 751 Millions F CFA en
    2009 à 604 Millions F CFA en 2013. Cette tendance s’explique principalement par la
    suspension du protocole de l’accord de pêche Sénégal/UE et le gel des licences de
    pêche démersale côtière qui représente plus de la moitié des montants de la vente des
    licences de pêche industrielle.
    2.2.2.3. contribution de la pêche aux exportations
    En 2015, les produits de la pêche représentent le premier poste d’exportations du Sénégal
    avec une valeur totale des exportations se situant à 194, 61 milliards de F CFA contre
    177,88 milliards de F CFA en 2014. Cette performance du secteur de la pêche explique
    en grande partie la hausse des exportations globale du Sénégal.
    L’évolution des exportations de produits halieutiques, par destinations, montre que
    les parts de marché de l’Union européenne s’effritent d’une manière continue sur la
    période 2008 – 2013 au profit des marchés africains et asiatiques.
    Avant 2008, l’Europe était la première destination des exportations halieutiques.
    Actuellement, les produits vendus sur le marché euro communautaire représentent en
    moyenne 28% des exportations sectorielles alors que les marchés africain et asiatique,
    absorbent respectivement 48% et 11% en moyenne des exportations. Le recul du marché
    européen s’explique par la baisse de la part des poissons de fond dans les exportations
    nationales liée à la surexploitation des ressources démersales côtières. L’autre facteur
    explicatif est la demande croissante de poissons pélagiques (sardinelle et ceinture) sur
    les marchés africains et asiatiques.
    Il convient de noter que les statistiques d’exportations de produits halieutiques n’intègrent
    pas les quantités considérables de produits halieutiques frais ou transformés acheminés
    par voie terrestre dans les pays limitrophes comme la Mali, la Guinée Conakry, le
    Burkina Faso et la Guinée Bissau.

  • 19. Analyse de la situation du secteur
    2.2.2.4. contribution de la pêche à la consommation
    La consommation de poisson per capita au Sénégal est estimée à 26 kg et se situe audessus de la moyenne mondiale. Le Sénégal figure aussi parmi les plus importants
    pays consommateurs de poisson en Afrique, devant la Tunisie (10,1 Kg), la Mauritanie
    (10 Kg) et le Maroc (7,5 Kg).
    Toutefois, l’évolution de cette contribution à la sécurité alimentaire suit une tendance
    baissière ces dernières années, passant de 41 kg en 2003 à 26 kg en 2010. Cette évolution
    baissière est liée à la forte demande interne de poisson consécutive à la croissance
    démographique de la population et à la concurrence exercée par le marché extérieur
    (particulièrement de la sous-région) qui cible des espèces traditionnellement destinées
    à la consommation intérieure (sardinelles, chinchards, sompat, etc.).
    2.2.3. menaces, opportunités et forces du secteur
    2.2.3.1. menaces au regard de la situation actuelle du secteur, les menaces les plus importantes qui
    pèsent sur son devenir portent sur :
  • Une accélération de la dissipation de la rente halieutique du fait de l’immobilisme,
    de l’échec des politiques de contrôle et de régulation de l’accès ainsi que du
    délitement du cadre institutionnel. Ce phénomène risque d’être auto entretenu
    par la pauvreté croissante des pêcheurs et l’absence de régulation de l’accès qui
    favorisent les mauvaises pratiques de pêche.
  • Une extension de l’effondrement des stocks pélagiques côtiers, vitaux pour la
    consommation nationale, en raison des exportations massives, de l’absence de
    contrôle et de régulation des prélèvements sur ces stocks et sur les activités de
    l’aval de cette filière. La conséquence est la dégradation de la contribution de la
    pêche à la sécurité alimentaire nationale.
  • La restriction de l’accès aux ressources de la sous-région qui réduit progressivement
    les activités de la flotte de la pêche nationale dans la ZEE des pays limitrophes ;
    ceux-ci, également pour tirer meilleur parti de leur rente halieutique et surtout
    se prémunir de la surexploitation, sont devenus de plus en plus exigeants et
    réticents vis-à-vis des unités de pêche artisanales et industrielles sénégalaises.
  • Les risques de perte de l’agrément du Sénégal pour exporter vers les marchés
    de l’UE dus aux difficultés qu’éprouvent la DITP, autorité compétente pour la
    certification des produits à exercer sa mission, notamment le contrôle sanitaire
    des entreprises de pêche. Ces difficultés sont notamment liées à un déficit de
    moyens humains, matériels et logistiques et aussi à l’accumulation d’arriérés de
    paiement vis-à-vis de ses prestataires notamment les laboratoires.
  • Un risque de dégradation des principaux stocks et des revenus des pêcheurs
    du fait de la pêche INN.
    2.2.3.2. forces et opportunités
    Le Sénégal possède une tradition et une expérience avérées dans le domaine de la pêche
    et du traitement du poisson reposant sur un certain nombre d’atouts conférant quelques
    forces aux activités. Ces atouts ont d’ailleurs fondés, par le passé, à la compétitivité de
    l’industrie sénégalaise en général et du secteur de la pêche en particulier.
    Les principales forces généralement notées sont :
    i . L’existence d’un littoral de 718 Km avec un plateau continental assez large
    (23 800 Km2) ;

    20. LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ET DE L’AQUACULTURE (LPSDPA)
    ii . Une bonne biodiversité halieutique ;
    iii . Une longue tradition industrielle et un savoir-faire de la main d’œuvre
    dans le domaine de la transformation industrielle et artisanale du poisson ;
    iv . L’existence d’infrastructures d’appui à la pêche (chantier naval SIRN, Port
    de pêche, quais de débarquement dans les sites de pêche artisanale etc.) ;
    v . La proximité par air et mer des principaux marchés de l’Europe pour les
    produits de pêche à haute valeur commerciale.
    Les opportunités de croissance reposent avant tout sur une amélioration du système
    de gestion des ressources halieutiques permettant de régénérer la rente halieutique
    ainsi qu’une amélioration des chaines de valeur. Le Sénégal pourrait alors exploiter
    à bon escient, les opportunités de valorisation de ses produits halieutiques sur les
    marchés européens, asiatiques et africains fortement demandeurs et tirer aussi profit
    des avantages de l’AGOA.
    Le développement de l’aquaculture représente également une opportunité de croissance
    de l’offre de poisson et de satisfaction de la demande domestique et des marchés
    extérieurs.
    2.3. enjeux et défis majeurs de la lettre
    de politique sectorielle de développement
    de la pêche et de l’aquaculture
    Les principaux défis adressés aux gestionnaires de la pêche aujourd’hui sont :
  • La gestion responsable et durable de la pêche. En relevant ce défi, le secteur
    de la pêche pourra renouer avec sa vocation naturelle de secteur de création
    de richesses et de contribution à la sécurité alimentaire, en droite ligne avec les
    orientations du PSE. La marge de bénéfice à atteindre de cette reconstitution des
    rentes halieutiques via les régulations de l’accès, des capacités de pêches et de
    l’effort dans un cadre de développement responsable et équitable des chaines
    de valeurs, passe notamment par les plans d’aménagement des pêcheries.
  • L’assainissement des filières de transformation artisanale et industrielle. Il
    est une condition sine qua none pour l’accroissement de la valeur ajoutée créée
    sur toute la filière pêche. En relevant ce défi, le secteur de la pêche consolidera
    son rôle traditionnel de contributeur décisif à l’économie nationale, notamment
    par l’emploi et par l’apport de devises.
    Les enjeux actuels majeurs du secteur passent impérativement par la régénération et la
    régulation de la rente halieutique avec tous les bénéfices économiques et sociaux dérivés
    dans un cadre d’une gouvernance responsable et durable ainsi que le développement
    de l’aquaculture comme relai de croissance alternatif et source d’offre additionnelle de
    poissons sur le marché national.
  • 21. Cadre stratégique de développent du secteur
    3 . cadre stratégique de développement
    du secteur
    3.1. vision de développement du secteur
    La LPSDPA s’inscrit dans la mise en œuvre du PSE et traduit à ce titre la vision sectorielle
    du PSE ainsi libellée
    « Un secteur, moteur durable de croissance et d’inclusion sociale tout en assurant
    l’alimentation de la population, en 2023 ».
    3.2. mission
    La gestion du secteur est placée sous la responsabilité du Ministère en charge de la pêche
    et de l’aquaculture. Aux termes de la Lettre de mission, le Ministère est chargé de mettre
    en œuvre la politique arrêtée par le Chef de l’Etat en matière de pêche et d’aquaculture.
    Dans l’exercice de cette mission le Ministère en charge de la pêche et de l’aquaculture
    dispose de plusieurs structures opérationnelles.
    3.3. valeurs et principes directeurs
    La mise en œuvre de la politique sectorielle sera basée sur les valeurs fondamentales
    et principes directeurs suivants :
  • La transparence, la performance et l’équité dans la gouvernance du secteur ;
  • La participation des parties prenantes dans la préparation des programmes
    opérationnels à court terme, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation ;
  • Le partage des connaissances et de l’information nécessaires à la gestion durable
    des ressources halieutiques et des écosystèmes ;
  • Le renforcement du développement décentralisé des activités de pêche
    et l’aquaculture ;
  • La réduction des disparités d’ordre géographique ainsi que de celles liées
    au genre ;
  • Le respect des engagements internationaux souscrits au titre de la coopération
    halieutique bilatérale et multilatérale.
    3.4. objectifs et stratégies de développement
    du secteur
    3.4.1. objectifs de développement du secteur
    L’objectif global de développement du secteur est de contribuer au renforcement de la
    sécurité alimentaire, à la croissance économique et au développement local. D’une
    manière plus spécifique, les objectifs à atteindre en matière de pêche et d’aquaculture
    seront principalement :
  • Gérer durablement les ressources halieutiques et restaurer les habitats;
  • Développer l’aquaculture;
  • Promouvoir la valorisation de la production halieutique.
    cadres stratégiques de développement du secteur

    22. LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ET DE L’AQUACULTURE (LPSDPA)
    3.4.2. stratégies de développement du secteur
    Les axes stratégiques et les lignes d’actions définies de la LPS/PA sont pour l’essentiel
    reconduites étant donné leur faible niveau d’exécution et leur caractère encore pertinent.
    Cependant, la LPSDPA apporte le cas échéant les inflexions nécessaires permettant
    de tenir compte des leçons du bilan d’exécution, du dialogue avec les acteurs et des
    engagements internationaux du Sénégal en matière de pêche et d’aquaculture.
    3.4.2.1. objectif spécifique 1 : gérer durablement les ressources halieutiques
    et restaurer les habitats
    En poursuivant cet objectif, le Gouvernement vise à régénérer la rente halieutique et à la
    pérenniser afin que la pêche soit en mesure de contribuer efficacement et durablement
    aux objectifs de développement économique et social du Sénégal.
    axe stratégique 1 : Régulation de l’accès aux ressources halieutiques maritimes et
    continentales
    L’axe stratégique relatif à la régulation de l’accès définit les bases fondamentales
    sans lesquelles aucune amélioration de la gestion des ressources halieutiques n’est
    possible. Ces bases fondamentales (généralisation du permis de pêche artisanale et de
    l’immatriculation des pirogues, fonctionnalité des organes de cogestion), faute d’avoir
    été mises en place lors de la phase d’exécution de la LPS/PA doivent concentrer tous
    les efforts et intégrer les leçons apprises.
    Les lignes d’actions retenues sont :
  • La définition et le contrôle de l’accès aux ressources halieutiques dans les
    pêcheries artisanales en lien avec la cogestion et la concession de droits d’accès
    aux communautés organisées. Il s’agira de consolider la mise en place du permis
    de pêche artisanale et de l’immatriculation en changeant d’’approche. Une
    responsabilité accrue sera accordée aux communautés via les Conseils locaux
    de pêche maritime et continentale dans le cadre de la mise en œuvre de ces
    instruments de contrôle et de régulation de l’accès ; Cela se traduira par une
    révision du cadre légal des Conseils locaux consistant notamment à les doter de
    pouvoirs effectifs en matière de gestion des ressources halieutiques ;
  • L’adaptation et la révision du cadre législatif et réglementaire de la pêche
    continentale. La dynamique actuelle de la pêche continentale ne concorde pas
    avec la réglementation en vigueur dans le sous-secteur. Il s’agira de réaliser les
    études caractéristiques de cette pêcherie afin de définir le cadre légal approprié
    pour une contribution efficace aux objectifs assignés au secteur ;
  • La mise en œuvre de programmes de recherches en appui à la gestion durable:
    il s’agira de financer les programmes de recherche en relation avec le système
    de régulation mis en place ;
  • La mise en œuvre de programmes d’accompagnement de contrôle et surveillance :
    un accent particulier sera mis sur le développement de la surveillance participative
    en milieu maritime et continental.
    axe stratégique 2 : Développement des plans d’aménagement
    Les lignes d’actions retenues sont :
  • L’élaboration des plans d’aménagement : Il s’agira de consolider les plans
    d’aménagement en cours d’élaboration (crevette profonde, poulpe, crevettes
    côtières et cymbium etc.) et d’identifier les pêcheries clés devant faire l’objet
    de nouveaux plans. Une priorité sera accordée au plan d’aménagement «

    23. Cadre stratégique de développent du secteur
    sardinelles » pour maintenir le rôle que joue cette pêcherie dans la sécurité
    alimentaire et la préservation de l’équilibre socio-économique. La satisfaction de
    la demande nationale en poisson sera l’objectif prioritaire assigné à cette pêcherie
    et le plan d’aménagement définira les mesures à prendre par le Gouvernement
    pour réaliser cet objectif. La pêche artisanale sera également privilégiée pour
    l’exploitation de ces ressources en termes d’allocation des droits de pêche.
    Le gouvernement définira également le nombre de plans à réaliser ou à consolider
    dans les huit prochaines années ainsi que les pêcheries qui feront l’objet de plans
    d’aménagement. Il en sera de même avec les principes et objectifs sous tendant
    ces plans. A ce niveau, devront être précisées la vocation principale de chaque
    pêcherie (exportation, marché nationale, mix etc.) ;
  • La promotion de la cogestion en lien avec les plans d’aménagement. Il s’agira
    de consolider les acquis en matière de cogestion et d’assurer le renforcement
    des capacités des acteurs dans ce domaine en perspective de leur mission dans
    l’exécution des plans d’aménagement ;
  • La mise en œuvre des plans d’aménagement : Il s’agira de mettre en œuvre un
    nombre de plans d’aménagement prédéfini sur la période de la nouvelle lettre.
    Les programmes de recherches et de suivi, contrôle et surveillance en appui
    aux plans seront développés à ce niveau.
    axe stratégique 3 : Restauration des écosystèmes marins et des plans d’eau douce
    Les lignes d’actions retenues sont :
  • La promotion des mesures de conservation (immersion de récifs artificiels,
    repos biologique, création et gestion des ZPP, réserves de pêche dans les
    eaux continentales,…). Il ressort du bilan que le rôle et la responsabilité des
    communautés de pêche dans la création et la gestion de ces nouveaux outils
    d’aménagement n’est pas encore clairement établie ; ce qui pose le problème de
    leur appropriation et de leur efficacité ;
  • La pleine appropriation de ces outils par les instances de gouvernance locale et
    les communautés de base sera donc préconisée ;
  • Le développement de mesures d’adaptation des changements climatiques
    dans la pêche maritime et continentale (Etudes sur l’impact des changements
    climatiques sur la pêche, identification et promotion de mesures d’adaptation
    aux changements climatiques avec les communautés, développement de mesures
    de protection du littoral, cours et plans d’eau intérieure, ouvrage de maitrise
    d’eau, curage et reprofilage des mares ensablées, reboisement,…).
    3.4.2.2. objectif spécifique 2 : développer l’aquaculture
    Le développement des activités aquacoles a toujours été une option forte dans les
    politiques passées pour réduire l’effort de pêche de capture, contribuer à la satisfaction
    de la demande nationale de poisson et relever le niveau d’emplois et de revenus en
    milieu rural.
    Cet engagement du Gouvernement a été confirmé dans le PSE qui ambitionne
    particulièrement de développer une aquaculture compétitive, capable de produire
    10% du volume de pêche de capture et de fournir 20 000 emplois à l’horizon 2023.
    La LPSDPA ambitionne de contribuer à l’atteinte de cet objectif avec une production
    visée de 40 000 tonnes à l’horizon 2023. Pour cela, l’axe stratégique relatif à la mise en
    place des conditions d’attraction des investissements privés constitue une priorité car
    devant être les fondamentaux sans lesquels le développement accéléré et durable de

    24. LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ET DE L’AQUACULTURE (LPSDPA)
    l’aquaculture n’est pas possible. Ces fondamentaux (Cadre juridique et économique
    incitatif, infrastructures de base et de soutien à l’activité) doivent concentrer tous les
    efforts pour l’atteinte de l’objectif de production ci-dessus.
    axe stratégique 1: Mise en place des conditions d’attraction des investissements
    privés
    Les lignes d’actions retenues sont :
  • La mise en place d’un régime juridique et économique favorable au développement
    de la production aquacole (Elaborer et adopter des mesures incitatives pour la
    promotion de l’investissement privé, élaboration et adoption de la Loi et décret
    relatifs aux conditions du développement de l’aquaculture) ;
  • La réalisation d’actions de promotion de l’aquacole au Sénégal à travers la mise
    en place d’un système de collecte, de traitement et de diffusion des informations,
    la confection et la diffusion d’outils de communication sur l’aquaculture ;
  • L’identification, la sécurisation et l’aménagement d’espaces dédiés à l’activité
    aquacole ;
  • La mise en place et l’exécution d’un plan de surveillances des sites de production
    et des produits aquacoles ;
  • L’amélioration de l’accès aux financements des promoteurs privés aquacoles, à
    travers la création d’un fonds d’appui à la promotion des PME aquacoles ;
  • Le renforcement de la Coopération en matière d’Aquaculture (Consolider la
    Coopération actuelle ; Identifier d’autres partenaires potentiels au niveau bilatéral
    et multilatéral).
    axe stratégique 2 : Renforcement des compétences techniques des acteurs
    Les lignes d’actions retenues sont :
  • Le renforcement des capacités des structures d’encadrement et des producteurs
    (formation des formateurs professionnels relais ; organisation des voyages de
    benchmarcking ; création de centres de formation et d’incubation aux métiers
    de l’Aquaculture) ;
  • La mise en place d’un programme de recherches en appui au développement de
    la production aquacole. Ce programme servira à améliorer les intrants aquacoles
    (alevin et aliment) et à diversifier les espèces à élever au Sénégal. Un fond destiné
    à la recherche sera mis en place ;
  • L’organisation et la professionnalisation des acteurs de la filière aquacole (Faire
    le diagnostic de la filière et des intervenants et structurer la filière aquacole).
    axe stratégique 3 : Mise en place d’infrastructure de soutien au développement de
    l’aquaculture
    Les lignes d’actions retenues sont :
  • Le renforcement des infrastructures de base de production à travers la promotion
    d’implantation d’unités de fabrique d’aliments de poisson à proximité des zones
    de production ;
  • La réhabilitation des écloseries et des stations de production existantes ainsi
    que la création de nouvelles infrastructures de productions d’alevins de qualité ;
  • La réalisation des infrastructures et équipements en appui à l’aquaculture à

    25. Cadre stratégique de développent du secteur
    travers la réalisation d’ouvrage de maitrise de l’eau, l’aménagement des étangs,
    des parcs ostréicoles, des facilités de distribution (pistes et routes d’accès, marchés
    et aires de traitement/stockage, etc.). Dans ce cadre des actions devraient être
    envisagées afin de permettre à la SAED et à la SODAGRI d’intégrer dans ces
    activités d’aménagement agricole, l’aménagement d’espaces aquacoles dans leurs
    zones d’intervention.
  • La promotion d’une aquaculture marine à travers la mise en place de stations
    aquacoles marines, l’élaboration de plans d’aménagement et la promotion
    d’activités de revitalisation et de repeuplement.
    3.4.2.3. objectif spécifique 3 : promouvoir la valorisation de la production
    halieutique
    La valorisation des produits de capture et d’élevage constitue un enjeu prioritaire de taille
    au regard des orientations du PSE qui insiste particulièrement sur le développement
    de filières intégrée compétitives, à haute valeur ajoutée.
    Pour atteindre cet objectif spécifique de la LPSDPA, les axes stratégiques suivants
    seront mis en œuvre.
    axes stratégique 1 : Développement de la chaine de valeur de la filière halieutique
    Les lignes d’actions retenues sont :
  • L’identification, la caractérisation et la classification des différentes chaines de
    valeur ;
  • La promotion et le développement des chaines de valeur les plus porteuses ;
  • La professionnalisation des acteurs à travers une organisation des acteurs en
    métier (définition des conditions à l’accès aux professions, droits et devoirs
    professionnels, mise en place de cartes professionnelles, etc..) ;
  • L’amélioration des conditions de production, de transport et de commercialisation
    des produits. A cet effet, il sera procédé à la consolidation et à une réorientation
    du programme frigorifique. Des pôles de transformation halieutique industrielle
    et artisanale seront mises en place ; le renouvellement du parc de camions
    frigorifiques et isothermes des mareyeurs, caractérisé par un état de vétusté
    avancé sera aussi une priorité ;
  • Le renforcement du système de contrôle sanitaire des produits de la pêche et de
    l’aquaculture. Les moyens d’interventions de l’Autorité Compétente en matière de
    contrôle sanitaire des produits halieutiques devront être renforcés et le décret 69
    -132 relatif au contrôle de la qualité des produits de la pêche révisé ; dans ce cadre,
    le Gouvernement recherchera avec l’appui des partenaires au développement
    les moyens nécessaires pour la création d’un Laboratoire national de contrôle
    des produits halieutiques ;
  • Le renforcement de la fonction Recherche et Développement.
    axe stratégique 2 : Restructuration de l’industrie halieutique
    Les lignes d’actions retenues sont :
  • L’octroi de l’autorisation préalable à l’exportation en fonction de l’espèce ciblée
    pour tout agreement à délivrer ;
  • La capitalisation et la mise en œuvre des recommandations des études réalisées
    par la CRI sur l’industrie halieutique ;

    26. LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ET DE L’AQUACULTURE (LPSDPA)
  • La création d’un fonds de soutien des entreprises en difficulté ;
  • La redéfinition des missions de la Cellule de Redéploiement industriel ;
  • La restauration de la mission originelle de la Caisse d’Encouragement à la Pêche
    et aux Industries Annexes (CEPIA) comme fonds d’investissement du secteur.
    axe stratégique 3 : Mettre en place des pôles de transformation halieutique
    industrielle et artisanale
    Les lignes d’actions retenues sont :
  • Le renforcement de la Cellule de Veille Technologique et de Promotion des
    produits ;
  • La création de sites pilotes modernes de transformation artisanale ;
  • La mise en place d’un pôle industriel intégré pilote de transformation industrielle ;
  • La création d’un marché central pilote pour les produits transformés ;
  • La création de labels d’origine pour la promotion, la traçabilité et la durabilité
    de qualité des produits transformés.

    27. Condition nécessaire de mise en œuvre de la politique sectorielle
    4 . conditions nécessaires de mise en
    œuvre de la politique sectorielle
    La LPSDPA requiert pour être efficace des conditions nécessaires à satisfaire à deux
    niveaux :
    4.1. au niveau juridique
  • La révision du cadre législatif et réglementaire de la pêche continentale pour
    l’adapter aux évolutions constatées et prendre en compte les nouvelles mesures
    de gestion et d’aménagement des pêcheries intérieures.
  • La révision du décret 69 -132 relatif au contrôle de la qualité des produits de
    la pêche afin de rationaliser et de renforcer le contrôle et le suivi sanitaire des
    produits halieutiques de l’Autorité Compétente.
  • La mise en place d’un régime juridique et économique favorable au développement
    de la production aquacole à travers les investissements privés.
    4.2. au niveau institutionnel
  • La révision des mandats, la réorganisation et la rationalisation des institutions
    publiques d’administration du secteur (DPM, DPC, DITP, CRI, DPSP, DGEFM),
    de concertation avec les partenaires privés impliqués dans le développement
    du secteur (CLPA, CLP, CNCPM, Comité des infractions, Comités de gestion
    et de rétrocession des infrastructures de pêche), de contrôle et de surveillance
    des pêches (DPSP) et de suivi & évaluation (CEP, Comité conjoint de suivi du
    secteur instauré avec le Groupe thématique des bailleurs de fonds), afin de les
    adapter aux exigences de la Lettre de politique sectorielle de Développement.
    A ce titre, le nouvel organigramme du Ministère de la pêche devra impérativement
    refléter les priorités de la politique des pêches en matière d’aménagement des
    pêcheries et de développement d’infrastructures de soutien à la production,
    éviter les dédoublements fonctionnels constatés afin de disposer au final une
    masse critique de personnels et l’autorité nécessaire permettant d’exercer avec
    efficacité leurs missions régaliennes. Cette réorganisation devra être faite avec
    comme principe directeur, la prise en charge des différentes fonctions de gestion
    du secteur de la pêche et de l’aquaculture.
    Elle devra obéir aux critères suivants :
    i . Consacrer le renforcement de la fonction d’aménagement des pêches par
    la mise en place d’une Direction de la gestion et de l’aménagement des
    pêcheries chargée principalement de l’élaboration des plans de gestion des
    pêcheries et des plan de gestion des capacités de pêche ;
    ii . Rationaliser le nombre de directions en tenant compte du potentiel humain
    disponible et en veillant à ce que toute direction créé dispose d’une masse
    critique de personnel qualifié pour la faire fonctionner efficacement ;
    iii . Redéfinir la relation institutionnelle entre la recherche halieutique et le
    Ministère chargé de la pêche et de l’aquaculture.
  • La dotation du Ministère chargé de la pêche et de l’aquaculture en capacités
    humaines en nombre et qualité suffisantes pour lui permettre d’assurer
    efficacement sa mission d’orientation, de réglementation et d’assistance technique
    condition nécessaires de mise en œuvre de la politique sectorielle.

  • 28. LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ET DE L’AQUACULTURE (LPSDPA)
    au secteur aux niveaux central et déconcentrés. Il s’agit à cet égard d’élaborer et de
    mettre en œuvre un plan d’actions pluriannuel de recrutement et de formation.
  • Le renforcement des capacités institutionnelles, par la dotation des structures
    techniques du département, en priorité celles intervenant sur le terrain, de
    moyens matériels et logiques de travail.
  • La mise en place, sous l’autorité de l’administration territoriale, de cadres régionaux
    de préparation, de pilotage, de coordination et de suivi des interventions publiques
    dans le secteur (Etat, acteurs à la base, ONG, etc.…).
  • L’implication des capacités de recherche des universités ou instituts spécialisés
    sur les pêches afin de diversifier l’offre de recherche afin de pallier à l’insuffisance
    de moyens humains et de ou de compétences en certains domaines du CRODT.
  • La redynamisation des organes de pilotage des écoles de formation du secteur
    pour adapter les structures et le contenu de la formation aux exigences de
    développement du secteur ;
  • La restauration de la vocation originelle des centres de pêche de Mbane, Guidick
    et de Missirah, outils régionaux de formation, d’orientation et d’assistance des
    acteurs à la base. Les mandats de ces dits centres de pêche devront être révisés
    pour que l’aquaculture soit dans leur champ de compétences.
    Ces différentes réformes attendues du Ministère en charge de la pêche et de l’aquaculture
    sont des conditions nécessaires pour la mise en œuvre efficace des axes stratégiques
    d’intervention de la LPSDPA.

  • 29. Pilotage et suivi – évaluation
    5 . pilotage et suivi – évaluation
    5.1. cadre de pilotage
    5.1.1. modalités de mise en œuvre
    La LPSDPA est décliné en trois programmes sectoriels:
    i . Programme « Gestion durable des ressources halieutiques et restauration
    des habitats »,
    ii . Programme « Développement de l’aquaculture »,
    iii . Programme « Valorisation de la production halieutique ».
    Le Programme « Gestion des ressources halieutiques et restauration des habitats »
    va permettre de mettre en place les bases de développement d’une gestion durable, à
    travers la régulation de l’accès à la ressource, la mise en place de plans d’aménagement
    dans les pêcheries continentales et maritimes, d’engager des mesures de conservation
    des ressources marines et continentales et de promouvoir les activités de restauration
    des habitats marins et des plans d’eau intérieures.
    Le Programme « Développement de l’aquaculture » va asseoir les bases d’un
    développement d’un relais de croissance alternatif à la pêche de capture à travers
    la mise en place de conditions juridiques et économique favorable à l’attractivité des
    investissements privés, le renforcement des capacités des acteurs publics et privés, le
    développement de la coopération et la mise en place d’infrastructures de soutien au
    développement de l’aquaculture.
    Le Programme « Valorisation de la production halieutique » va consacrer à mettre en
    place les bases de production d’une valeur ajouté sur les filières pêche et Aquaculture.
    Cela à travers l’identification et le développement des différentes chaines de valeur
    halieutiques et aquacoles, le renforcement des activités d’amélioration des conditions
    de production et de commercialisation des produits halieutiques et la promotion des
    produits à haute valeur ajouté dans les segments industriel et artisanale.
    Ces programmes sectoriels sont traduits dans le Document de Programmation
    Pluriannuelle des Dépenses (DPPD), qui constitue le nouveau cadre de planification
    issu des réformes communautaires de l’UEMOA. Le DPPD va décliner les actions de
    développement prioritaires retenues dans les différents axes des programmes sectoriels
    de la LPSDPA en projets et programmes opérationnels à court terme. A ce titre, le DPPD
    constituera un document complémentaire au présent document de politique sectorielle
    de développement de la pêche et de l’aquaculture.
    Sur le plan opérationnel, chaque année un Plan de Travail Annuel (PTA) sera élaboré par
    l’ensemble des structures centrales et déconcentrées, maitresses d’œuvre de l’exécution
    de la Lettre de politique sectorielle. Ce PTA, en conformité avec le DPPD, constitue l’outil
    de concrétisation du plan d’actions stratégique de la LPSDPA. L’élaboration du PTA
    sera faite de façon conjointe tous les mois de Mai de l’année N-1 de la programmation
    budgétaire. Il fera l’objet de validation par le Ministre en charge de la pêche et de
    l’aquaculture.
    5.1.2. calendrier de mise en œuvre
    La mise en œuvre de la LPSDPA s’effectuera selon le calendrier suivant :
  • Une première phase qui sera consacrée à la mise en place des réformes juridiques
    et institutionnelles qui conditionnement l’efficacité de l’exécution de la politique
    sectorielle sur la période 2016 – 2023. Cette phase, d’une durée de 18 mois, débute
    dès l’adoption politique de la LPSDPA.
    pilotage et suivi – évaluation

  • 30. LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ET DE L’AQUACULTURE (LPSDPA)
    Les résultats attendus de cette phase sont :
    i . La mise en place d’un nouvel organigramme reflétant les priorités actuelles
    de la politique sectorielle en matière d’aménagement des pêches et de
    développement ;
    ii . La dotation en moyens humains, matériels et logiques des administrations
    sectorielles centrales et régionales ;
    iii . La révision des mandats et le transfert de compétences en matière de
    gestion des ressources halieutiques aux organes de concertation ;
    iv . Et la mise en place des instance de pilotage et de suivi évaluation de la
    LPSDPA au niveau central et régional.
    Le DPPD devra être impérativement élaboré dès l’adoption politique de la LPSDPA
    parallèlement à la mise en place des réformes. Les contraintes juridiques et
    institutionnelles identifiées dans la partie relative au diagnostic préalablement
    devront être levées au bout des 18 mois imparties.
  • Une seconde phase qui portera sur l’exécution effective de la politique sectorielle
    de développement dans un cadre juridique et institutionnel rénové. Cette
    phase se déroulera parallèlement à la mise en place des réformes juridiques et
    institutionnelles sus évoquées.
    5.2. cadre de suivi et évaluation
    Le cadre de suivi et d’évaluation permet aux acteurs centraux et régionaux de suivre
    et d’analyser les résultats obtenus, tout au long du processus de mise en œuvre de
    la LPSDPA. Il fournit l’opportunité d’expliciter, au fur et à mesure, les objectifs de la
    politique sectorielle, de s’assurer ceux-ci demeurent réalistes et vérifiables et de les
    réajuster en cours d’exécution, si l’évolution des indicateurs n’est pas conforme aux
    prévisions.
    Pour cela, au niveau du dispositif institutionnel, qui sera régi par des textes réglementaires,
    deux niveaux de pilotage sont définis :
    5.2.1. au niveau politique
    Deux comités seront mis en place :
    • Un Comité interministériel d’évaluation (CIE), présidé par le Premier Ministre
    et qui se réunit une fois tous les deux ans. il sera chargé d’évaluer et de décider
    des éventuelles orientations de la politique sectorielle sur la base des résultats
    majeurs observés (à mi-parcours notamment) et des enjeux internationaux.
    • Un Comité Conjoint de Suivi et d’Evaluation (CCSE) présidé par le Ministre en
    charge de la Pêche et de l’Aquaculture qui se réunit tous les ans pour évaluer l’état
    d’exécuter du plan d’actions de la LPSDPA et donner les directives nécessaires
    à sa bonne exécution.
    Le CCSE est chargé de la tenue périodique d’une revue annuelle conjointe du secteur
    de la pêche et de l’Aquaculture. Le secrétariat technique est assuré par la Cellule
    d’Etudes et de Planification. Ce Comité est composé par les représentants des structures
    techniques du Département, les représentants des partenaires techniques et financiers
    du secteur, des professionnels du secteur et de la société civile.
    Le Ministre en charge de la Pêche et de l’Aquaculture présente un rapport aux réunions
    de ces différents organes précités au niveau politique.

    31. Pilotage et suivi – évaluation
    5.2.2. au niveau opérationnel
    Deux organes seront mis en place : un organe central qui assure la coordination de
    l’exécution des projets programmes sectoriels et un organe assurant le pilotage de la
    politique sectorielle au niveau régional :
    • Un Comité sectoriel de suivi & évaluation (CSSE) présidé par le Secrétaire
    général du Ministère en charge de la Pêche et de l’Aquaculture. Le comité sectoriel
    est chargé du suivi de la mise en œuvre des priorités sectorielles déclinées et de
    la réalisation des revues sectorielles sur l’état d’avancement du plan d’actions de
    la LPSDPA. Le comité se réunit au moins une fois par trimestre. Le secrétariat
    technique de ce comité est assuré par la Cellule d’Etudes et de Planification.
    • Des Comités régionaux de suivi & évaluation (CRSE) présidé par le Gouverneur
    de région. Il regroupe l’ensemble des catégories d’acteurs intervenant en matière
    de pêche et d’aquaculture dans la région. Chaque comité régional se réunit au
    besoin une fois par trimestre pour établir l’état d’avancement de la mise en
    œuvre du plan d’actions de la politique sectorielle. Les rapports trimestriels
    sont nécessairement transmis au Président du CRSE. Chaque comité régional
    prépare un rapport annuel sur l’état d’avancement du plan d’actions dans la
    région couverte ; il fait des recommandations pour accélérer le processus de
    mise en œuvre des actions prioritaires, au niveau régional. Le service régional
    des pêches et de la surveillance assure le secrétariat technique.
    La Cellule d’Etudes et de Planification du Ministère de la Pêche et de l’Economie
    maritime sera chargée de l’animation et de la coordination du dispositif global de suivi –
    évaluation de la politique sectorielle. Il assure la bonne exécution des différentes activités
    du processus et constitue le secrétariat du Comité conjoint de suivi et d’orientation. Il
    veillera également à la bonne coordination des interventions des acteurs dans la mise
    en œuvre de la politique sectorielle et préparera le rapport devant contribuer à la revue
    annuelle conjointe.
    5.3. financement de la lettre de politique
    sectorielle de développement
    Le financement des programmes de la politique sectorielle proviendra des sources
    différentes suivantes :
  • L’Etat, à travers les ressources financières annuelles du BCI et de la CEPIA dont
    la restauration de sa vocation originelle constitue un des préalables à l’exécution
    de le LPSDPA ;
  • Les contreparties financières de l’accord de pêche avec l’Union européenne
    versées annuellement au Ministère en charge de la pêche et de l’aquaculture
    au titre de l’appui sectoriel;
  • Les ressources externes mobilisées dans le cadre de l’Aide Publique au
    Développement (APD). A cet effet, une table ronde des partenaires techniques
    et financiers du secteur devra être organisée au cours de la première phase
    consacrée à la mise en place des fondamentaux de la politique sectorielle.
    La diligence apportée par le Gouvernement à la mise en place de ces fondamentaux
    traduira une forte volonté du Ministère en charge de la pêche et de l’aquaculture
    d’assurer une gouvernance vertueuse du secteur. Elle est une source de confiance des
    PTF et aussi un facteur de réussite dans la mobilisation des ressources externes.

    32. Risques liés à l’exécution de la lettre de politique sectorielle de développement
    6 . risques liés À l’exécution de la lettre de politique sectorielle de développement
    Les risques liés à l’exécution de la politique sectorielle sont relatives à :
  • L’absence de volonté du Gouvernement, en particulier du Ministère chargé de la
    pêche et de l’aquaculture, à engager les réformes juridiques et institutionnelles
    devant permettre de jeter les fondamentaux de la stratégie de développement
    du secteur.
    La gouvernance responsable et durable de la pêche ainsi que l’essor de l’aquaculture
    sont tributaires de ces différentes réformes.
  • Le manque de mobilisation de ressources fi nancières additionnelles au niveau
    de l’Etat et des partenaires techniques et fi nanciers peut constituer un facteur de
    blocage de la réforme.
  • Les fonds nécessaires à l’ensemble des programmes opérationnels accusent un
    retard important ou la mobilisation est rendue diffi cile par des contraintes socio
    politiques ou autres.
  • L’absence d’un programme d’information et de sensibilisation destiné aux
    populations, acteurs publics et privés sur la politique sectorielle et les programmes
    opérationnels y afférents risque de perturber la mise en place des projets visant
    le développement local.
  • Une coordination de programmes défi ciente liée à un choix de responsables ne
    disposant pas le profi l et l’expérience nécessaires à la conduite de ces programmes
    constitue un facteur d’échec de la politique sectorielle.
    34. Document Signé par : RISquES lIé SÀ l’ExécutI On dE lA lEttRE dEpOlItIquE SEctORIEllE dE dévElOppEMEnt Dakar, le 23 août 2016

    35. ANNEXE : Plan d’actions stratégique de la lettre de politique sectorielle de développement de la pêche et de l’aquaculture
    7 . ANNEXE :
    plan d’actions stratégique de la lettre de politique sectorielle de développement de la pêche et de l’aquaculture.
    ANNEXE : PLAN D’ACTIONS STRÉTÉGIQUES
    Objectif Global Contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire, à la croissance économique et au développement local.
    Objectifs Spécifiques Axes Stratégiques Domaine ou Lignes d’actions Structures Responsables Structures impliquées
    Gérer durablement les ressources halieutiques et restaurer les habitats
    Régulation de l’accès aux ressources
    halieutiques maritimes et continentales
    Définir et contrôler de l’accès aux ressources halieutiques
    dans les pêcheries artisanales. DPM, DPC DPSP, ONG, OP et CLPA
    Adapter et réviser le cadre législatif et réglementaire de la
    pêche continentale. DPC MEDD et OP mettre en œuvre des programmes de recherches en appui à la
    gestion durables.
    CRODT et Autres structures de recherches DPM, DPC, OP
    Mettre en œuvre des programmes d’accompagnement de
    suivi, contrôle et surveillance. DPSP DPM, DPC, OP, CLPA, CLP
    Développement des plans
    d’aménagement
    Elaborer des plans d’aménagement des pêcheries. DPM, DPC CRODT, Autres structures de recherche, CLPA, CLP, OP
    Promouvoir la cogestion en lien avec les plans
    d’aménagement. DPM, DPC OP, ONG, CLPA, CLP, CNFTPA, IUPA
    Mettre en œuvre des plans d’aménagement. DPM, DPC
    CEP, OP, CRODT, Autres
    structures de recherche,
    CLPA, CLP
    Restauration des écosystèmes marins
    et des plans d’eau douce
    Promouvoir des mesures de conservation (récifs artificiels,
    repos biologique, création et gestion des ZPP, etc.). DPM, DPC Collectivités locales, CLPA, CLP, MEDD.
    Développer des mesures d’adaptation aux changements
    climatiques dans la pêche. DPM, DPC CLPA, OP, ONG, MEDD.
    Développer l’aquaculture
    Mise en place des conditions
    d’attraction des investissement privés
    Mettre en place un régime juridique et économique favorable
    au développement de la production aquacole. ANA MEFP, Secteur Privé
    Identifier, sécuriser et aménager des espaces dédiés à l’activité
    aquacole. ANA Collectivités locales, ANAT, SAED, SODAGRI
    Mettre en place et exécuter un plan de surveillances des sites
    de production et des produits aquacoles. ANA MEDD, DITP.
    Réaliser des activités de promotion de l’aquaculture
    au Sénégal. ANA APIX
    Renforcer la coopération en matière d’aquaculture. ANA MAE
    Créer un fonds d’appui à la promotion des PME aquacoles. ANA MEFP
    Renforcement des compétences techniques des acteurs
    Organiser et professionnaliser les acteurs de la filière aquacole. ANA OP
    Mettre en place un programme de recherches en appui au développement de la production aquacole. ANA CRODT et Autres structures de recherche
    Créer des centres de formation et d’incubation aux métiers aquacoles. ANA

  • 36. Renforcer les capacités des producteurs et organiser des voyages de benchmarking. ANA

    ANNEXE : plan d’actions stratégique de la lettre de politique sectorielle
    de développement de la pêche et de l’aquaculture

    37. Renforcer les capacités des structures d’encadrement. DAGE IUPA, CNFTPA, MEFP
    Objectif Global Contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire, à la croissance économique et au développement local
    Objectifs Spécifiques Axes Stratégiques Domaine ou Lignes d’actions Structures Responsables Structures impliquées
    Développer l’aquaculture
    Mise en place d’infrastructure de
    soutien au développement de
    l’aquaculture
    Promouvoir l’implantation d’unités de fabrique d’aliment à
    proximité des zones de production. ANA APIX
    Réhabiliter et créer des stations de production d’alevins. ANA Service régional
    Promouvoir l’aquaculture marine à travers la mise en place de
    stations aquacoles, l’élaboration de plans d’aménagement et la
    promotion d’activités de revitalisation et de repeuplement.
    ANA Service régional OP
    Réaliser des aménagements pour l’accès à l’eau, des étangs, des
    parcs ostréicoles, des facilités de distribution (pistes et routes
    d’accès, marchés et aires de traitement/stockage, etc.)
    ANA
    MEFP
    Collectivités locales
    Promouvoir la valorisation
    de la production halieutique
    Développement de la chaine de valeur
    de la filière halieutique
    Identifier, caractériser et classifier des différentes chaines
    de valeur et développement des chaines les plus porteuses. DITP, CRI
    Professionnaliser les acteurs à travers une organisation
    des acteurs en métier. DPM, DPC DITP
    Améliorer les conditions de production, de transport et
    de commercialisation des produits. DITP DPM, DPC
    Renforcer le système de contrôle sanitaire des produits
    de la pêche et de l’aquaculture. DITP DAGE
    Renforcer la fonction « Recherche et Développement ». DITP ITA, Autres structures de recherche
    Restructuration de l’industrie
    halieutique
    Octroyer l’autorisation préalable à l’exportation en fonction
    de l’espèce ciblée avant toute délivrance d’agrément. DITP
    Capitaliser et mettre en œuvre les recommandations des
    études réalisées par la Cellule de redéploiement industriel
    sur l’industrie halieutique.
    DITP CRI
    Redéfinir les missions de la Cellule de Redéploiement
    industriel. MPEM CRI
    Créer un fonds de soutien des entreprises en difficulté. DITP MPEM, MEFP
    Restaurer la mission originelle de la Caisse d’Encouragement
    à la Pêche et aux Industries Annexes comme fonds
    d’investissement du secteur.
    MPEM MPEM, Comité de pilotage de la CEPIA
    Mettre en place des pôles de transformation halieutique industrielle et artisanale
    Renforcer la Cellule de Veille Technologique et de Promotion des produits halieutiques. DITP OP, Privés
    Créer des sites pilotes modernes de transformation artisanale. DITP ONG, Privés
    Mettre en place un pôle industriel intégré pilote de transformation industrielle. MPEM DITP, DPM, APIX, Privés
    Créer un marché central pilote pour les produits transformés. DPM DITP, DPC, Privés
    Créer des labels d’origine pour la promotion, la traçabilité et la durabilité de la qualité des produits sénégalais. DITP DPM, CEP, DPC, DPSP.

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LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ET DE L’AQUACULTURE (LPSDPA)
Point E, Avenue Cheikh Anta Diop x Rue de l’EST
Dakar – SÉNÉGAL
Téléphone : (+221) 33 849 84 40
Email: contact@mpem.gouv.sn
Site Web: www.mpem.gouv.sn
MINISTÈRE DE LA PÊCHE ET DE L’ÉCONOMIE MARITIME